Visioconférence Belles Feuilles avec Vincent Le Biez

A l’occasion de la réunion Belles Feuilles du 8 mars et la sortie de son livre « Platon a rendez-vous avec Darwin » (Les Belles Lettres, 2021), l’Institut Aspen France et Henner ont eu le plaisir d’accueillir Vincent Le Biez, Directeur de Participations industrie à l’Agence des participations de l’Etat, pour une discussion sur le thème : « De la cellule à la société : ce que la science nous apprend du politique ».

Dans cet ouvrage, l’objectif de l’auteur est de réconcilier les deux cultures que sont les humanités et les sciences naturelles et de les faire dialoguer. Il y a dans la culture scientifique, une portée culturelle et intellectuelle qui dépasse largement ses thèmes et objets d’études traditionnels et on peut faire un constat réciproque pour les humanités.

De formation scientifique, Vincent Le Biez nous invite à nous questionner et à nous demander en quoi la culture scientifique peut donner des clefs de compréhension intéressantes à la philosophie politique.

Vincent Le Biez s’intéresse aux sciences du quotidien c’est-à-dire la biologie, la thermodynamique, la théorie des jeux et la science de la décision. Il ne parle pas dans son ouvrage de physique quantique qui n’est pas présente dans le quotidien de chacun.

Son argument principal est que l’on peut faire des rapprochements entre les systèmes complexes sociaux et les systèmes complexes naturels. De fait, dans les deux cas on a affaire à des systèmes avec de nombreux composants et plusieurs niveaux. Des systèmes qui sont ouverts car en interaction avec leur environnement et avec des frontières qui constituent des interfaces d’échange.

Il fait alors l’analogie entre une cellule humaine et une société à travers le phénomène d’homéostasie, à savoir la capacité à maintenir un équilibre interne en dépit des évolutions de l’environnement.

Vincent Le Biez pense que ces systèmes complexes évoluent de manière contingente et qu’ils ne sont pas linéaires. Ils ont des transitions de phase. En apparence, ce sont des petits changements au niveau microscopique mais ils peuvent être en réalité de grosses transitions au niveau macroscopique. C’est de cette façon que Vincent Le Biez propose de penser des concepts politiques comme celui d’ordre, de frontière et de progrès à l’aune de la science.

L’auteur fait l’éloge de la contingence et se refuse à toutes pensées trop providentielles. Il met ainsi sur le même plan les pensées progressistes pour lesquelles l’humanité va dans une seule et même direction vers le progrès et les pensées catastrophistes qui ont en commun d’avoir une certitude concernant le sens de l’histoire. Il réfute ainsi toute pensée déterministe. Pour lui, il n’existe pas plus de déterminisme dans les sciences naturelles que dans les humanités.

Enfin, une des leçons à tirer selon lui est que l’intervention politique doit être parcimonieuse. Elle doit se baser sur l’observation des ordres spontanés et être en capacité de tester et de réguler certaines évolutions quand elles sont au détriment de la société.

Partager sur les réseaux sociaux