Visioconférence Belles Feuilles avec François-Xavier Oliveau

A l’occasion de la réunion Belles Feuilles du 12 juillet et à l’occasion de la sortie de son livre « La crise de l’abondance » (Editions de l’Observatoire, 2020), l’Institut Aspen France et Henner ont eu le plaisir d’accueillir François-Xavier Oliveau pour une discussion autour du thème « Planète, argent, capital humain : Pourquoi notre problème n’est pas la rareté, mais l’abondance. » Cesser de penser en termes de rareté, mais plutôt en terme d’abondance permet de mieux comprendre et appréhender les différentes crises auxquelles nous sommes confrontés.

Nous vivons en Occident une période de paix et de prospérité sans précédent. Cependant cette période n’est pas dénuée de crise, et trois crises sont particulièrement fortes :

  • La crise de l’environnement provoquée par nos modes de consommation
  • La crise de l’abondance de la monnaie, et de liquidité
  • La crise du travail et de l’homme, et son abondance de robots nous libérant en remettant en question notre place et rôle dans ce monde

En s’intéressant à ces problématiques par le prisme de l’abondance, des solutions nouvelles et plus adaptées peuvent être envisagées. En ce qui concerne l’environnement le problème n’est pas tant le manque de ressource, que son bas coût, non seulement monétaire mais aussi horaire : les ressources coutent de moins en cher et surtout nécessitent moins de temps de travail pour être achetées. Une solution consiste en donner un prix à la nature et aux matières premières afin de corriger cette anomalie de marché, les rendre plus chères permettra d’assurer qu’elles soient mieux utilisées et d’ainsi neutraliser la fiscalité.

En ce qui concerne la crise monétaire, on assiste à une inflation à l’échelle macro, et une déflation microéconomique. Si d’un côté la baisse des prix s’accélère sous l’effet de l’innovation, les actifs, eux, tels que l’immobilier connaissent une flambée des prix. Cela contribue à creuser les inégalités. Une solution de contrôle des prix, l’hélicoptère monnaie, un montant mensuel variable, versé directement aux citoyens permettra de reconfigurer les rôles de l’État et de la Banque Centrale. Ainsi, plutôt que d’avoir une quantité d’argent stable mieux vaut la caler sur la richesse véritable.

Enfin, au sujet de la crise du travail, la séparation croissante entre le revenu et le travail, ainsi que la production de la valeur par le capital, et non plus par le travail pose le problème des financements des régimes de retraite et de redistribution. La solution est alors de fluidifier la redistribution, grâce au revenu universel entre autres.

François-Xavier Oliveau a rejoint Initiative & Finance en mai 2020 pour accompagner la transformation opérationnelle et environnementale des entreprises du portefeuille. Auparavant, au sein du « Portfolio Performance Group » de PAI Partners qu’il avait rejoint en 2015, il a accompagné l’amélioration de la performance des participations, en mettant notamment en place l’initiative digitale de PAI.

Il possède également une expérience de 20 ans dans la direction d’activités et le conseil. Il a piloté comme directeur général exécutif la division “Santé et applications innovantes” effectuant le redressement de l’activité d’emballage stérile (aujourd’hui Sterimed). Comme directeur général adjoint, il a dirigé le développement opérationnel de Lucibel, un acteur français de l’éclairage LED et de l’Internet des objets. Il a également occupé des fonctions opérationnelles et stratégiques au sein d’Air Liquide et Schneider Electric et a été consultant au Boston Consulting Group.

Il possède une forte expérience dans de multiples secteurs liés à la transition environnementale, notamment les automatismes des bâtiments, l’éclairage LED, la conversion d’énergie, les piles à combustible, les gaz industriels, les matières organiques et le recyclage.

François-Xavier Oliveau est ingénieur de l’Ecole Centrale Paris et diplômé de Sciences Po Paris. Il est titulaire d’un MBA de la Harvard Business School.

Essayiste, il contribue régulièrement au débat public, notamment sur les impacts économiques, sociaux et environnementaux de la technologie. Il a publié en 2017 Microcapitalisme et publie en 2020 La crise de l’abondance.

 

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