Visioconférence avec Ousmane Diagana

Jeudi 24 juin 2021, l’Institut Aspen France, la Banque Mondiale et EY ont eu le privilège d’accueillir Ousmane Diagana, Vice-Président en charge de l’Afrique de l’Ouest et Centrale au sein de la Banque Mondiale, lors d’une visioconférence sur le thème « Une reprise résiliente : Enjeux et stratégies pour le développement en Afrique de l’Ouest et Centrale. »  Si l’impact de la crise sur le continent a été relativement faible d’un point de vue humain et sanitaire, les conséquences économiques pourraient être particulièrement délétères pour le continent, qui fait face à sa première récession depuis 30 ans. Dans ce contexte particulièrement volatile et incertain, il est vital d’adopter une stratégie mobilisant toutes les parties prenantes.

Cette stratégie doit intégrer deux échelles de temps, une première, sur le court terme afin de réagir urgemment à la crise créée par la pandémie, et une autre sur le plus long terme davantage focalisée sur le développement

La Banque Mondiale a un rôle important à tenir dans le cadre de ce travail multipartenarial. Au cours de la crise, elle a tenu un rôle de premier plan, en mettant 24 milliards de dollars à disposition des pays africains afin de créer les meilleures conditions de reprise économique, de renforcer le système de santé et de permettre la sauvegarde des moyens de subsistance. La Banque Mondiale a notoirement tenu un rôle majeur dans les efforts de vaccinations dans 36 pays à ce jour, et 50 d’ici fin juin. Grâce à un travail multipartenarial mobilisant l’union africaine, les États concernés, les ministres des finances et de la santé, la Banque Mondiale a été en mesure de soutenir les campagnes de vaccination nationales, en assistant à l’approvisionnement des pays concernés.

Face à la crise, la stratégie adoptée par la Banque Mondiale s’appuie sur des financements transformationnels, une volonté de mettre son expertise à disposition des différents pays concernés, de tirer des enseignements des actions précédentes, mais également de mobiliser des experts internationaux, régionaux et nationaux afin de servir l’humain et de le placer au centre de toutes les prises de décisions.

Ainsi, cette stratégie se construit autour de quatre axes majeurs :

  • Travailler avec tous les pays afin de rétablir la confiance entre les citoyens et l’Etat, en renforçant les fonctions gouvernementales de justice, d’état de droit, etc.
  • Éliminer les obstacles empêchant le secteur privé de se développer, et de créer davantage de richesse, plus d’emplois de meilleure qualité
  • Renforcer le capital humain, notamment en facilitant l’autonomisation des femmes
  • Renforcer la résilience climatique en promouvant un programme de croissance verte.

Cette stratégie représente un changement de paradigme inédit pour la Banque Mondiale, dans la mesure où elle ne se concentre plus exclusivement sur l’aspect économique mais intègre également la question de l’humain. A cette fin, elle œuvre à mieux prendre en compte les spécificités de chaque pays, pour ensuite décliner la stratégie de la façon la plus adaptée possible au contexte. La volonté de se distancer d’une perception uniquement basée sur le volume des financements a également été soulignée, en tant que preuve tangible de la volonté de la Banque Mondiale de créer une nouvelle forme de gouvernance plus qualitative, et davantage axée sur la destinée que veulent se donner les Africains.

Enfin, les participants ont évoqué le besoin de porter une attention particulière à la région du Sahel, les problématiques d’accès à l’énergie, la qualité des systèmes éducatifs, la meilleure façon de conjuguer mesures d’urgence et stratégie de développement sur le plus long terme et les enjeux de développement urbain.

 

 

De nationalité mauritanienne, Ousmane Diagana est vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale depuis le 1e juillet 2020. Dans ce rôle, il coordonne les relations de la Banque mondiale auprès de 22 pays et gère un portefeuille de projets, d’assistance technique et de ressources financières de plus de 38 milliards de dollars.

Avant d’être nommé à ce poste, M. Diagana était le vice-président des ressources humaines du Groupe de la Banque mondiale. À ce titre, il a mené la stratégie globale de la Banque en matière de ressources humaines et supervisé l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie de gestion du personnel du Groupe de la Banque mondiale, ainsi que des politiques, programmes et services en matière de ressources humaines.

D’octobre 2015 à janvier 2018, M. Diagana était le vice-président en charge du département d’Éthique et de Déontologie du Groupe de la Banque mondiale.

Mentor et modèle professionnel, M. Diagana est reconnu pour son leadership organisationnel. Il a apporté à cette fonction une profonde connaissance des opérations de la Banque mondiale, une réflexion novatrice et stratégique, des compétences de gestion reconnues et une perspective unique sur les bureaux de pays.

Auparavant, il était directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Benin, la Guinée et le Togo, basé à Abidjan. Avant cela, il était basé à Bamako en tant que directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, le Niger, le Tchad et la Guinée. Entre 2006 et 2009, il était Chargé de programme senior au Maroc. En cette qualité, il a assuré efficacement la supervision d’équipes diverses et multidisciplinaires pour la mise en œuvre de stratégies et d’opérations novatrices, y compris dans des États fragiles ou en conflit. En 2009, M. Diagana a reçu le Prix du bon manager de la part de l’Association du personnel du groupe de la Banque mondiale en reconnaissance de son leadership.

Ousmane Diagana a rejoint la Banque en 1992. Titulaire d’un diplôme en économie, finance et planification, ainsi que d’un diplôme en politique d’éducation et analyse, il parle six langues (français, anglais, arabe, soninké, fulani et wolof).

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